L’événement extraordinaire de 1845
Le ciel nous est tombé sur la tête
Le 14 juillet 1845 vers 15h, une forte détonation retentit en Normandie et une météorite tombe au hameau de la Vivionnière, situé sur la commune du Teilleul, sur la route de Ferrières. La chute est observée par au moins deux témoins. Il semble que cette chute n'ait pas été relatée dans la presse locale ou régionale.
La météorite est restée pendant trente ans dans la famille du découvreur puis elle fut cédée en 1875 à M. Ambroise Rétout, professeur au collège de Mortain, qui la transmet ensuite à M. Daubrée. Ce dernier en publie l'histoire et l'analyse en 1879 dans les Comptes Rendus de l'Académie des Sciences de Paris et rattache la météorite au groupe des "ukrites" ; le savant indique pourtant que l'aspect extérieur présente les caractéristiques d'une howardite.
La masse estimée de la pierre lors de sa découverte est de 780 grammes.
La météorite du Teilleul est à ce jour la seule howardite française.
écrit par Gabriel Auguste Daubrée (1814-1896), illustre géologue et minéralogiste, publié dans les Comptes Rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (janvier-juin 1879) :
"Le 14 juillet 1845, vers 3 heures du soir, à la suite d’une détonation semblable à un coup de tonnerre, on recueillait, au hameau de la Vivionnière, commune du Teilleul (Manche), une pierre qui, d’après les deux témoins, parut incandescente au moment de sa chute.
Grâce à l’obligeance de M. Rétout, professeur au collège de Mortain, et à celle de son élève M. Dary, à qui je tiens à adresser ici mes remerciements, j’ai reçu la totalité de cette pierre, dont M. Fouqué avait bien voulu me remettre un premier échantillon, en m’en signalant la provenance.
La météorite du Teilleul, dont la grosseur dépasse celle du poing, présente grossièrement la forme d’un prisme pentagonal très aplati, dont les arêtes sont légèrement émoussées. Son poids est d’environ 780 grammes.
Comme il arrive toujours, cette météorite est complètement enveloppée d’une croûte noirâtre, qui s’est formée à sa surface, pendant qu’à l’état d’incandescence elle traversait l’atmosphère terrestre. [...]"